Fraude financière & cybercriminalité : les TIPS essentiels révélés par le club Cyber d’inovallée

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À l’heure où les cyberattaques se professionnalisent et se multiplient, aucune entreprise n’est à l’abri. Phishing ciblé, fraude au faux fournisseur, deepfake vocal, détournement de processus internes… la cybercriminalité n’est plus l’affaire d’amateurs isolés mais d’un véritable écosystème organisé, structuré et industrialisé.

C’est dans ce contexte que, le lundi 6 octobre, inovallée a réuni les DAF, RAF, DSI et RSSI des clubs Cyber ISO 27001 et Finance/Gestion pour croiser leurs expertises autour d’un sujet devenu vital : comment anticiper, détecter et contrer les fraudes financières et les attaques cyber avant qu’elles ne paralysent l’entreprise ?

Lors de cette rencontre, le témoignage direct d’une RAF victime d’une fraude a offert un éclairage concret, humain et parfois bouleversant sur la réalité du risque. Entre premiers doutes, pression psychologique, manipulation sophistiquée et conséquences émotionnelles, ce retour d’expérience a rappelé une évidence : derrière chaque attaque, il y a un collaborateur ciblé, souvent seul face à un interlocuteur parfaitement entraîné.

Ce partage, associé aux regards croisés des experts présents, a permis de dégager des enseignements clés et des pistes d’action pour renforcer la résilience des organisations.

Fraude financière & cybercriminalité – Du premier doute jusqu’à vivre « l’agression »

Le témoignage d’une RAF ayant vécu une fraude a permis de prendre conscience des risques qu’une entreprise peut encourir face au phishing puis à la fraude avec un interlocuteur qui se fait passer pour votre partenaire.

D’une impression de doute « mais pas plus que cela » au départ, jusqu’à l’alerte, idéalement avant le virement, un collaborateur victime d’une attaque peut vivre de la culpabilité, de la honte, jusqu’à la sensation d’une « agression physique », tant l’échange avec l’attaquant est professionnel et persuasif.

Les services spécialisés constatent aujourd’hui une industrialisation de la cybercriminalité et une augmentation de +74 % enregistrée en cinq ans : 65 % des attaques visent les biens, 29,7 % les personnes, 4,9 % les institutions et l’ordre public. Hameçonnage (phishing), ransomware, usurpation d’identité, social engineering par mail ou téléphone, clonage de voix (deepfake), authentification multifacteurs contournée… les techniques se diversifient.

Les questions des RSSI aux DAF visaient à sensibiliser à ce qu’ils rencontrent dans la réalité des entreprises. Comment vous protégez-vous ? Quelle perception du risque ? Et comment créer un dialogue et une compréhension entre le DSI, le RSSI et la direction générale / direction financière pour appréhender le risque, y compris à travers l’évaluation du coût d’un arrêt d’activité en cas de cyberattaque ?

Comment anticiper ? Les pistes essentielles

Sensibiliser et entraîner régulièrement vos collaborateurs

  • Mener des campagnes de phishing internes pour tester la vigilance.
  • Former les équipes aux signaux faibles d’arnaque.
  • Développer une culture du doute : « je vérifie avant d’agir ».

Auditer vos processus et votre infrastructure

  • Réaliser un état des lieux complet de la sécurité des flux financiers, des accès, de l’authentification, des comptes à privilèges.
  • Cartographier les risques et définir un plan d’action priorisé (ISO 27001 / NIS2).
  • Tester régulièrement : revues, pentests, audits internes.

Renforcer la gouvernance DAF / DSI / RSSI

  • Faire collaborer DAF et DSI : les données financières et les systèmes IT sont indissociables.
  • Impliquer la RH (formation, accompagnement des victimes).
  • Définir un langage commun et des règles d’escalade claires.

Sécuriser les flux financiers

  • Mettre des plafonds de virements et exiger la double validation.
  • Vérifier systématiquement les coordonnées bancaires et l’identité des interlocuteurs.
  • Séparer les tâches : préparateur ≠ valideur du paiement.
  • Définir un protocole interne pour les urgences (mot de code interne).
  • Suspendre les privilèges en périodes sensibles (congés, absence de cadres).
  • Protéger les documents officiels (CNI, KBIS, RIB…) par filigrane.

Préparer l’entreprise à la crise

  • Disposer d’un Plan de Réponse à Incident formalisé et testé.
  • Inclure la DAF, la DG, la communication, le juridique, et la DSI/RSSI.
  • Définir une stratégie de communication interne/externe pour éviter la panique.
  • Conserver logs et preuves pour analyses et assurances.

Évaluer l’impact financier d’une cyberattaque

  • Travailler avec l’assureur pour simuler le coût d’une journée d’arrêt.
  • Vérifier les exclusions et exigences contractuelles de la cyber-assurance.
  • Définir un budget de continuité d’activité (plan B).

En cas d’attaque, comment réagir ?

1. Sécuriser immédiatement et protéger les personnes
  • Soutenir psychologiquement la personne ciblée.
  • Prévenir le RSSI / DSI sans contacter l’attaquant.
2. Mobiliser la cellule de crise et appliquer le PRI
  • Activer immédiatement le Plan de Réponse à Incident.
  • Documenter chaque action (horodatage, éléments techniques, décisions).
  • Conserver les preuves : emails, logs, captures, journaux d’événements.
3. Geler les flux financiers à risque
  • Suspendre les virements sensibles.
  • Vérifier les derniers paiements pour détecter des anomalies.
  • Contacter les partenaires financiers pour bloquer ou tracer les transactions suspectes.
4. Déposer plainte au plus vite
  • Contacter la police / gendarmerie.
  • Ne jamais négocier ni contacter le fraudeur.
5. Déclarer l’incident
  • Déclarer sous 72 h à l’assurance.
  • Vérifier les obligations réglementaires possibles (CNIL, ANSSI).
6. Corriger, communiquer, apprendre
  • Analyser ce qui s’est passé : vecteur, faille, process, facteurs humains.
  • Ajuster les procédures de règlement, d’escalade et d’authentification interne.
  • Communiquer sereinement auprès des équipes pour éviter rumeurs et panique.
  • Mettre à jour le Plan de Réponse à Incident et le plan de continuité.

Lien utile : Que faire en cas d’escroquerie au placement financier ? – Assistance aux victimes de cybermalveillance.

Cette rencontre interclubs a montré combien la lutte contre la fraude financière et la cybercriminalité nécessite une approche collective et transversale. La sécurité n’est pas l’affaire exclusive des équipes techniques ou financières : elle repose sur une gouvernance partagée, une culture commune du doute et une capacité à collaborer pour comprendre, prévenir et réagir.

Le témoignage partagé, tout comme les échanges entre RSSI, DAF, RAF et DSI, rappelle que le risque cyber n’est ni théorique ni distant. Il est humain, quotidien, et il impacte directement le fonctionnement, la réputation et la pérennité de l’entreprise. Mais il souligne aussi que la préparation, la formation, l’anticipation et des processus robustes permettent réellement de réduire l’exposition et de limiter les conséquences d’une attaque.

En créant ces espaces d’échange, de partage d’expériences et de montée en compétence collective, inovallée joue pleinement son rôle : accompagner les entreprises du territoire dans le renforcement de leur maturité cyber et les aider à développer des organisations plus résilientes, plus sécurisées et mieux armées face aux menaces actuelles.

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